Auteur : Sylvia Day.
Titre VO : Bared to you
Editeur : J'ai lu.
Résumé
(4e de Cover)
Il
me possède, il m’obsède.
Lorsqu'il
est entré dans ma vie, je ne savais rien de Gideon Cross sinon qu'il exerçait
sur moi une attraction sexuelle si intense que j'en fus ébranlée.
J'ignorais
encore tout de sa force et de ses failles, de ce besoin qu'il avait de posséder
et de dominer, de l'abîme au bord duquel il oscillait.
Je
n'imaginais pas que chacun de nous deviendrait le miroir de l'autre - un miroir
dans lequel se refléteraient les blessures intimes et les désirs vertigineux
qui nous habitaient.
Je
ne mesurais pas encore la profondeur de l'amour qui allait nous unir.
Mon
avis
Le
tome 1 de la série Crossfire de Sylvia Day est comparé à la trilogie Fifty Shades et ce, de manière
systématique. Ce qui peut aisément ce comprendre car l’on y trouve les même
mécaniques de la romance érotique actuelle : un milliardaire incroyablement
beau, ténébreux et secret ; une jeune femme idiote, schizophrène et… ah,
non, ça c’est Fifty Shades. Dans Crossfire, notre héroïne est une jeune
femme forte, avec ses failles et qui sait ce qu’elle veut de sa vie sexuelle.
Ils
vont s’aimer, prendre du bon temps de manière assez boulimique, se détester, se
haïr, rompre, cacher des choses (je précise que ça ne se fait pas spécialement dans cet
ordre).
Est-il
judicieux de comparer Crossfire et Fifty Shades ? A mon sens,
non : on est certes dans de la romance érotique des deux côtés, il y a des
similitudes entre les deux œuvres mais elle sont différentes : je ne pense
pas que ceux qui ont aimé Fifty Shades
aiment systématiquement Crossfire et inversement.
Là
où Fifty Shades aborde le sexe façon
BDSM (enfin, de manière très, très soft) avec
une jeune fille qui découvre sa sexualité, Crossfire prend le parti d’une
relation purement charnelle (au départ) consentie par nos deux protagonistes
qui n’ont rien d’enfants de cœur niveau sexe.
Et
en soi, c’est ce qui fait la différence principale entre les deux œuvres :
l’apprentissage sexuel d’une part, une relation entre deux adultes initiés dans
l’autre.
Mais
je ne vais pas rédiger ma chronique en comparant les deux œuvres, même si je
vais devoir le faire à certains moments pour souligner justement les
différences.
Comme
je le disais plus haut, l’auteure décide au départ de partir d’une relation
entièrement basée sur le sexe. C’est clairement ce que veux Gideon quand il
rencontre Eva et l’on va vite en avoir un aperçu dans les 100 premières pages
du roman.
C’est
un point important à préciser : la romance n’apparaît pas dès le début, il
s’agit vraiment d’une attirance physique et sexuelle au départ. Ca peut ne pas
plaire, autant être prévenu.
Abordons
justement cette relation : le fait que l’auteure ne fasse pas tergiverser
nos deux héros quant à cet accord est vraiment libérateur : il n’y a rien
de plus agaçant que de voir une relation piétiner pendant des pages et des
pages parce que nos deux héros ne savent pas se décider si ils consomment ou
pas. Ici, pas de chichis, ça commence très vite et très fort.
Là
où ça va piétiner c’est au niveau des sentiments de nos deux héros : ils
vont, évidemment, finir par tomber amoureux mais l’auteure va constamment jouer
avec le jeu du « je t’aime, moi non plus » : comprenez que, un
coup tout va bien, un autre tout va mal.
Ce
qui est intéressant au départ devient agaçant sur le long terme :
l’incapacité pour nos deux écorchés de communiquer devient proprement
emmerdante (pardonnez-moi l’expression) après 200 pages. L’auteure
nous balance les secrets de Gideon sous le nez… enfin, quand je dis balancer,
elle nous montre bien qu’il a des secrets mais ne les dévoile pas le moins du
monde.
En
soi, cette relation qui avance et recule sans cesse et les secrets de Gideon
forment une intrigue mais le petit jeu tape un peu sur les nerfs, même si le
roman est passionnant grâce à la plume de l’auteure.
Parce
que oui, Sylvia Day, sait écrire,
dans un style simple et efficace, très cru par moments lors des scènes
charnelles mais elle parvient à nous faire évoquer une série d’images en
quelques lignes.
Concernant
les personnages, j’ai beaucoup aimé notre héroïne, Eva. Elle a su me toucher à
sa façon, avec ses blessures (je ne dévoilerai rien de peur de vous spoiler) ses
doutes et interrogations. Elle m’a vraiment ému lorsqu’elle dévoile son passé à
Gideon.
Après
ce qu’elle a vécu, elle fait preuve d’une grande force, tout en gardant sa
fragilité et j’ai vraiment adoré cet aspect-là.
Gideon,
lui, m’a intrigué, fortement même. L’auteure nous montre bien qu’il a des
secrets et de drôles d’intentions, mais à aucun moment ne les dévoile. On ne
sait vraiment pas du tout sur quel pied danser avec ce drôle de coco. Il est
même parfois assez extrême dans ce qu’il fait : sa façon de protéger Eva,
de la faire suivre par son chauffeur…
En
soi, c’est un mâle alpha typique dans la romance en général : il est trop
beau, trop mystérieux, trop control-freak…
Et
pourtant, malgré ce j’avance, je recule et l’incapacité à communiquer de nos
deux protagonistes, on est assez vite captivé par l’histoire.
Le
titre prend d’ailleurs tout son sens au fur et à mesure (notez bien
qu’il s’agit d’une interprétation purement personnelle) :
dévoile-moi, c’est un peu la supplique d’Eva à Gideon. Elle voudrait qu’il la
découvre, accepte la personne qu’elle est avec tous ses secrets et ses fêlures.
On pourrait inverser et dire que c’est pareil du côté de Gideon mais vu que le
récit est entièrement raconté du point de vue d’Eva, je ne peux pas
définitivement me prononcer là-dessus.
Au
niveau des autres personnages, on rencontre Mark, le patron d’Eva et Steven,
son compagnon. Ils forment un couple stable et équilibré et franchement, quand
on voit les nombreux remous entre Eva et Gideon, cela fait un bien fou.
La
mère d’Eva par contre, m’a franchement effrayé : sa surprotection envers
sa fille est proprement hallucinante. Elle en va jusqu’à faire suivre son
téléphone, c’est dire !
On
a ensuite un personnage assez étrange : Cary, le colocataire d’Eva. Quand
je dis étrange, je parle de son comportement. Il est ouvertement bisexuel et
couche un peu à tout va. Sauf que, il a rencontré Trey, un garçon qui est juste
adorable avec lui et lui, il le trompe plus ou moins ouvertement avec divers
partenaires (on d’ailleurs droit à Eva le surprenant à ce qui pourrait sembler
être une orgie).
Je
n’ai pas eu une impression particulièrement positive concernant ce personnage,
sa sale manie à détruire malgré lui (quoique parfois, on peut légitimement se demander s’il
ne le fait sciemment) tout ce qui pourrait lui permettre d’accéder
à un semblant de bonheur. Tout comme Eva, il possède lui aussi un certain
passif douloureux, mais ses agissements envers Trey et les gens autour de lui
me l’ont fait détester au plus haut point.
L’histoire
en elle-même est celle qui se centre sur le couple que forme Eva et Gideon,
ainsi que quelques intrigues annexes concernant d’autres personnages. Même si,
dans ce type de roman, on ne peut pas véritablement parler d’intrigue, vu que
l’on s’attarde bien plus sur une relation que sur un quelconque suspens (bien
que les secrets et agissement de certains protagonistes tendent à faire penser
qu’il risque d’y avoir des choses assez énormes qui vont arriver).
Ce
roman m’a conquis dans l’ensemble, malgré la répétitivité dans cette relation (manque de
communication – dispute - rupture – sexe – réconciliation – manque de
communication… vous avez compris le principe) et une
certaine frustration de part l’absence de réponses (mais peut-on vraiment parler de point
négatif ? Non, il s’agit juste d’un petit caprice de ma part. Preuve que
le roman m’a passionné et que je brûle d’en savoir bien plus !).
Si
il me fallait choisir entre Crossfire
et Fifty Shades (bien que je
persiste à dire que les deux œuvres, malgré le fait que l’on soit dans une
romance érotiques, ne se ressemblent pas et ne jouent pas dans la même
catégorie) Crossfire
remporte le match haut la main : mieux écrit, bien
plus osé, plus prenant, une psychologie des personnages plus fouillée, tant
d’arguments qui font que Crossfire a
ma préférence.
Ma
note : 17/20
Jolie chronique !
RépondreSupprimerJe n'ai pas lu Fifty Shades et je ne lirai pas cette trilogie... mais Crossfire m'a aussi conquis :)
Merci beaucoup ^_^
SupprimerOui, j'avais vu ta chronique, c'était un coup de coeur pour toi :-)