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jeudi 11 décembre 2014

"Si Loin De Toi"


Titre : Si Loin De Toi
Auteur : Tess Sharpe
Editeur : Robert Laffont.

Collection : R



Résumé (4e de couverture)

"Sophie Winters a failli mourir.
Deux fois.
Survivante.

Blessée à vie, elle est accro aux antidouleurs.
Droguée.

Mina, sa meilleure amie, a été tuée sous ses yeux.
Traumatisée.

Personne ne croit à sa version des faits.
Ni la police.
Ni sa famille.
Seule au monde.

Elle se battra pour qu'éclate la vérité.
Au nom de l'amour.

Prête à tout."

Mon Avis

COUP DE CŒUR !

Si Loin De Toi est un roman qui me tentait depuis l’annonce de sa sortie dans la Collection R. Il faut dire que la couverture absolument magnifique y est pour quelque chose. Sans compter le résumé plus qu’intriguant. Comme souvent d’ailleurs chez R, le livre-objet est divin : titre en relief, couverture tirée de la VO, souple et à la typographie plus qu’agréable. C’est un véritable sans faute à ce niveau-là.
Les avis qui ont suivi sur le roman avaient un cran affaibli mon enthousiasme : apparemment, c’était bien, mais il manquait un truc. Certes, j’ai vu des critiques dithyrambiques, mais j’ai entamé le roman avec mes attentes un poil revues à la baisse.
C’est peut-être ça qui a joué dans mon ressenti, en partie du moins. Mais Si Loin De Toi est un coup de cœur, un vrai, aussi beau qu’inattendu.

Nous suivons l’histoire du point de vue de Sophie Winters, une adolescente que la vie est loin d’avoir gâtée. Suite à un accident de voiture avec sa meilleure amie Mina, et le frère de celle-ci, Trev, Sophie est handicapée à vie. Elle a des broches de métal dans la jambe qui la font boiter, des douleurs dans le dos tandis que les deux autres en sortent presque indemnes. C’est à partir de cet accident que l’adolescente devient complètement accro à l’Oxy, un antidouleur.
Mais le pire, c’est que quelques années plus tard, Mina se fait assassiner avec Sophie à ses côtés et que personne ne croit à sa version des faits : comme quoi il ne s’agit pas d’une affaire de drogue. Sophie, à son retour d’une cure de désintoxication forcée, est déterminée à résoudre le meurtre de Mina et de démasquer son assassin. 

Le ton du roman est donné dès le prologue plutôt énigmatique et dès les premières lignes, j’ai su que ce livre allait m’hypnotiser. Le style de Tess Sharpe est une d’une fluidité et d’une beauté incroyable : en quelques mots, elle m’embarquait avec Sophie, me faisait vibrer et trembler avec elle. Il n’y a pas de chichis inutiles, pas de descriptions à rallonge. Les pages se tournent toutes seules et malgré ses presque 500 pages, le roman défile sous nos yeux.

C’est sans compter les chapitres assez courts alternant sans cesse entre le passé et le présent. J’adore ce genre de récit (je pense notamment à Vicious de V.E. Schwab qui est pour moi un chef-d’œuvre absolu dans ce type de narration – un chef-d’œuvre tout court, en fait) mais on peut assez vite se planter, en perdant le lecteur en cours de route ou en offrant des chapitres inintéressants : mais Tess Sharpe s’en sort avec brio.
Les passages au présent sont plus focalisés sur l’enquête, sur les indices que Sophie récolte, sur la façon dont elle gère son deuil et les autres problèmes également. Ceux au passé retracent la vie de Sophie, des passages avant son accident, après, sa relation avec Mina, Trev, son addiction à la drogue…
Cela rend le traitement du côté thriller du roman absolument génial : on est pas que dans un thriller, mais dans un contemporain également, explorant une foultitude de thèmes variés et sensibles.

Les thèmes abordés forment ce que j’ai le plus apprécié dans Si Loin De Toi : Tess Sharpe aborde des choses comme l’homosexualité, le deuil, la drogue de façon frontale, sans chichis, mais avec beaucoup de sensibilité également. C’est brut, c’est réel, c’est tangible.
On ne nous épargne pas les difficultés que Sophie a eu pour se dépêtrer de la drogue, ni celles avec avec lesquelles elle a surmonté le meurtre de sa meilleure amie, la relation ambiguë qu’elles entretenaient,… Ca m’a pris aux tripes, ça m’a remué de l’intérieur. Certes, cela occultait par moments l’aspect thriller, le reléguant carrément en second plan même. Mais les romans qui osent parler de tout ça et avec autant de justesse, c’est rare, très rare même, alors, ce n’est pas moi qui jetterai la pierre là-dessus.

La partie enquête est, effectivement, en arrière-plan par moments. Mais plus l’on avance, plus la tension s’amplifie et les pistes se resserrent. J’avais malheureusement douté de l’identité du coupable lors de son apparition dans un des chapitres et ce doute ne m’a jamais quitté… même si Tess Sharpe a réussi à me surprendre quand même sur la fin.
Les dernières pages du roman sont de véritables pages-turner et les flashbacks sont tout aussi déchirants. Mes yeux s’agrandissaient et mon estomac se serrait au fur et à mesure de l’avancement. Je n’ai d’ailleurs pas pu m’empêcher de verser une petite larme.
L’épilogue quant à lui m’a beaucoup plu, laissant une sorte d’ouverture douce-amère.

L’une des grandes réussites de ce roman, c’est sans conteste son héroïne, Sophie. J’ai certes, beaucoup apprécié les autres personnages qui sont bien esquissés et pas seulement de vulgaires stéréotypes, mais l’héroïne, elle, est juste bouleversante.
J’ai rarement lu de romans avec une héroïne aussi fragile physiquement et psychiquement, mais qui garde tout de même une telle force. Diminuée à cause de son accident, on craint pour sa vie à plusieurs moments, on la plaint, on souffre avec elle. Quand elle parle de ses fêlures à cause de son addiction à la drogue, de son deuil, de son amour pour Mina et Trev, c’est déchirant.
Jamais je n’ai pensé qu’elle m’agaçait quand elle se plaignait. Jamais je ne l’ai détestée pour ses actes parfois stupides. Sophie est complexe et m’a vraiment ému.

Si Loin De Toi est un coup de cœur de par la variété des thèmes abordés mais également pour son enquête palpitante. C’est un roman passionnant, sensible et qui laissera très peu de personnes indifférentes. C’est un coup de cœur aussi beau qu’innatendu, un de ceux qui me surprennent et que j’aimerais vraiment lire plus souvent.

Ma Note : 19/20

mercredi 12 novembre 2014

Update NaNoWriMo (1) : Ce qu'il en est après 12 jours.



Comme vous le savez (ou pas en fait) je participe au NaNoWriMo cette année. J'étais sensé faire un petit article la semaine dernière… sauf que, vous me connaissez à force, les dates butoirs et moi, ça fait deux. Puis, j'avais une excellente excuse, j'étais en stage (d'observation, certes, mais en stage quand même) et il valait mieux que j'avance dans mon histoire que dans mon article pour le blog quand j'avais du temps libre, non ? 
Sans oublier que j'ai dû donner une leçon (je fais des études pour devenir prof afin de situer un peu) et qu'il m'a fallut me préparer psychologiquement (je vous rassure, cela s'est très bien passé et j'ai vraiment hâte de donner plus d'heures de cours pour mon prochain stage en mars !). 

Mais qu'en est-il après… et bien 1 semaine et demi de NaNo ? 

Déjà, je suis dans les temps ! C'en est carrément choquant parce que j'imaginais accumuler un retard de dingue avec mon stage mais en fait, pas du tout ! Les deux premiers jours du NaNo ayant été incroyablement productifs, j'ai pu me permettre d'écrire un peu moins durant cette période (aux alentours des 1000/1300 mots plutôt que les 1667 attendus par jour). 
Le constat est qu'il y a des jours où il me faut des plombes avant que les mots ne sortent de ma tête pour se transposer sur le clavier et que d'autres, cela vient tout seul. J'ai également remarqué que je suis ultra-productif très tôt le matin et très tard le soir. Quand je suis en congé, l'après-midi, si j'écris 300 mots, c'est énorme. 
Il n'y a qu'avant-hier où j'ai pas atteint l'objectif fixé mais il a été atteint le lendemain, donc, l'honneur est sauf. 

Et la motivation dans tout ça ? Elle est toujours là ! Clairement, voir le compteur avancer jour après jour est incroyablement motivant. Mais surtout, avoir le soutien d'autres NaNoteurs sur Twitter, Facebook, Instagram et cie est également extrêmement gratifiant et encourageant. Le côté communautaire est un vrai plus à cet aventure car, vu que l'on est tous dans la même "galère", on s'encourage les uns, les autres. 

Ce qui est assez compliqué, c'est le côté "je ne relis pas ce que j'ai écris" : c'est ARCHI MEGA ULTRA DUR. Qu'importe le récit que j'écris, avant de m'y remettre, je relis un peu ce que j'ai fais la veille, la semaine précédente, les mois passés pour vérifier que l'ensemble est cohérent et avoir un regard un poil plus neuf. Ici, je n'ai pas relu la moindre ligne de ce que j'ai fait pour le NaNo, je n'ai corrigé au niveau de la langue : je ferai ça plus tard (et me rendre compte après que j'aurai peut-être fait de la grosse merde xD ) mais clairement, ça demande un certain effort x) 

A l'heure actuelle, j'en suis à 20 753 mots, presque à la moitié du compte des 50 000 ! Par contre, je suis trèèèèèèèèèès loin d'avoir fini mon histoire, je n'en suis qu'à la fin du chapitre 3 x) Je vais continuer ça durant l'année, obligatoirement, il faut que je continue sur ma lancée et j'espère (graaaaaaand espoir mais sait-on jamais) avoir fini pour l'été. Vu que cet été, je comptais plancher sur un autre de mes projets qui stagne depuis des mois et qu'il me faut continuer ! (sinon, mes lecteurs FictionPress vont me trucider x) )


Cependant, le plus dur va arriver car la fin du mois de Novembre coïncide avec… des travaux à rendre en masse. Et je suis, un chouia à la bourre, donc, il va falloir jongler avec l'école, le NaNo, le blog et cie, en sachant que l'école reste la priorité numéro 1. 

C'était donc la fin de ce billet, je ne sais pas quoi vous dire d'autres sinon que c'est une bien chouette aventure et que je suis heureux de la faire. 
Si vous avez des questions, n'hésitez pas à me les poser (vous savez où me trouver hein ^_^ ), je pourrais y répondre dans un futur billet, pourquoi pas. 








vendredi 31 octobre 2014

Robinou participe au NaNoWriMo 2014 !


Je vois déjà certains d'entre vous avec de grands yeux en lisant le titre : "le Nano quoi ?" "Hein ? Késékça ?" "Ca se mange ?". He bien le NaNoWriMo, c'est l'abréviation pour : National Novel Writing Month (aussi abrégé tout simplement en NaNo).
Je vous épargne l'historique de qui a inventé ça et pour quelle raison précise, on s'en fout un peu. Mais pour ceux qui ne le sauraient pas, le NaNoWriMo est un challenge qui a lieu chaque année durant le mois de Novembre et qui consiste à écrire un roman de 50 000 mots durant ce même mois. 
Oui, oui, vous avez bien lu : écrire un roman en 1 petit mois de temps. Impossible ? Complètement fou ? Hé bien non vu que chaque année, des milliers de gens participent et remportent ce challenge ! 

Il est bien évident qu'ici, l'on demande une certaine rapidité d'écriture (d'ailleurs, le site du NaNoWriMo dit qu'il faut en moyenne écrire 1667 mots par jour : faisable non ?) et donc, qu'il ne faut pas se poser toutes les phrases les sempiternelles questions : "Est-ce que c'est bien ce que je fais ?", "Est-ce que j'écris bien ?", "Mon idée tient-elle la route ?".
Et c'est justement ça qui est à la fois génial et effrayant dans ce challenge : écrire comme ça nous vient à l'esprit, sans chercher à tout prix à avoir LA phrase absolument parfaite. Le NaNo, ça renoue avec l'idée de 1er jet, c'est un boost à l'écriture, à la régularité. 

J'avais participé de façon assez informelle l'an dernier (comprendre : je m'étais pas inscrit sur le site) : et j'étais arrivé à presque 27 000 mots. Certes, j'ai échoué. Mais 27 000 mots en 1 mois, c'est quand même pas mal, surtout avec les exigences de la fac. Puis bon, je m'étais lancé comme à mon habitude quand je veux écrire, sans aucune préparation préalable : j'aime partir d'une idée de base ou d'une scène précise et de faire découler les personnages et situations de celle-ci. Je préfère faire des fiches personnages, ou exploiter mon univers et mes situations PENDANT l'écriture (parce que oui, des fiches, c'est quand même important : vas-y pour retrouver la couleur exacte des yeux d'un personnage dans un document Word de 100 pages. Et oui, j'ai déjà eu ça x) )

Certes, j'ai changé mon fusil d'épaule cette année en faisant un plan très global de mon histoire et des fiches personnages assez succincte : parce que ça me simplifiera quand même un peu la tâche.
Même si bon, toute personne qui écrit sait très bien que l'histoire et les personnages n'en font souvent qu'à leur tête (ils sont vilains n'empêche).  
Et puis, j'ai aussi fait un planning d'écriture qui coïncide avec mes activités personnelles : du genre faire mon rapport de stage chaque jour et puis écrire 2 heures (oui, j'ai une semaine de stage à la rentrée), écrire 1 heure après avoir lu,… Parce que les études, ça reste quand même ma priorité.
Et puis aussi, réduire certaines choses : du genre ma consommation internet (ça va être dur de réduire Facebook/Twitter/Instagram et cie !), mes petits films du soir (j'en regarderai quand même hein… mais moins x) )

Un agenda de ministres, moi je vous le dis !

Et donc, si je fais cet article aujourd'hui, c'est que je suis extrêmement motivé à réussir mon challenge cette fois ! Et parce que c'est toujours mieux d'être dans la même galère et d'avoir un peu de soutien, je ferai régulièrement des articles (ainsi que des tweets, statuts, photos Instagram) sur mon avancée dans le NaNo ou les quelques modestes conseils que je peux donner en cours de route à ceux qui se lancent dans l'aventure :-D 

Voici par ailleurs, voici mon profil NaNo où vous pouvez m'ajouter comme Writting Buddy sous le nom de MirageDream si vous participez. Plus on est de fous, plus on rit ! 
Il y a également divers forums où des NaNoteurs francophones y trainent (parce que TOUT est en anglais sur le site x) ).

C'était donc mon premier article sur le NaNoWriMo 2014 qui débute officiellement le 1er Novembre :-D 

A VOUS LES STUDIOS ! (j'ai toujours rêvé de dire ça xD ) 









jeudi 3 juillet 2014

Night School, tome 1


Titre ; Night School, tome 1 
Titre VO : Night School.
Auteure : C.J. Daugherty
Editeur : Robert Laffont.
Collection : R

Résumé

Qui croire quand tout le monde vous ment ?

Allie Sheridan déteste son lycée. Son grand frère a disparu. Et elle vient d'être arrêtée. Une énième fois. C'en est trop pour ses parents, qui l'envoient dans un internat au règlement quasi militaire. Contre toute attente, Allie s y plaît. Elle se fait des amis et rencontre Carter, un garçon solitaire, aussi fascinant que difficile à apprivoiser...

Mais l'école privée Cimmeria n'a vraiment rien d'ordinaire. L'établissement est fréquenté par un fascinant mélange de surdoués, de rebelles et d'enfants de millionnaires. Plus étrange, certains élèves sont recrutés par la très discrète Night School, dont les dangereuses activités et les rituels nocturnes demeurent un mystère pour qui n'y participe pas.

Allie en est convaincue : ses camarades, ses professeurs, et peut-être même ses parents, lui cachent d'inavouables secrets. Elle devra vite choisir à qui se fier, et surtout qui aimer…

Mon avis

Night School est un roman dont j’attendais beaucoup… Trop, peut-être : clairement, il s’agit d’une énorme déception.
Fan de la série qui t’aventure ici, passe donc ton chemin si tu n’apprécie pas ceux qui ont un avis à rebrousse-poil : parce que je ne vais pas prendre de pincettes quant à ce qui ne m’a pas plus dans cet ouvrage. Parce que des choses que je n’ai pas appréciées, il y en a beaucoup : et c’est bien dommage car l’auteure à de l’imagination et un style pas désagréable.
Night School n’a pas été conforme à ce que j’attendais : je voulais un mystère passionnant, un thriller jeunesse captivant, une once de romance en prime…
Raté.

Ce qui m’a attiré dans ce roman, c’est tout d’abord sa superbe couverture : elle transpire le mystère, surtout la petite phrase d’accroche. Le résumé renforce également cette ambiance mystérieuse : et pour une fois, il n’en dévoile pas trop, bon point pour lui également. N’occultons pas non plus l’engouement qu’a provoqué la série dès sa sortie et les assez nombreuses chroniques très positives, voire dithyrambiques que j’ai pu lire par-ci, par-là.
Et c’est tout pour ce que j’ai trouvé de véritablement positif. Bon, d’accord, il y a encore d’autres trucs, mais j’ai très vite déchanté dès le second chapitre du roman.

Mais quel est-donc cet élément qui m’a fâché dès le second chapitre ? L’héroïne.
Je crois que je n’ai jamais autant éprouvé de haine dès le début pour un personnage principal : Allie m’est tout de suite apparue comme une petite chieuse pleurnicharde. Sa façon d’agir ressemble bien plus à celle d’une ado qui fait des crises de colère quand il n’a pas ce qu’il veut qu’à une ado qui vit un véritable mal-être. Il suffit de voir la façon dont elle en veut à ses parents : c’est elle la pauvre malheureuse et c’est vraiment trop pas juste de la punir en l’envoyant dans un pensionnat sans ses amis (Caliméro, sors de ce corps !).
J’aime bien les personnages rebelles et « je m’en foutiste », mais Allie, je l’ai trouvée simplement pathétique et immature. Peut-être est-ce lié à son âge, à la perte de son frère (c’est en tout cas l’élément qui explicite cela dans le roman). Ou alors, cela vient du fait que je n’ai plus quinze ans mais presque vingt, ce qui m’a fait lever les yeux aux ciel quant à son comportement.
Et la suite de ce livre n’a pas arrangé les affaires : Allie passe de chieuse professionnelle à petite fille modèle… En un claquement de doigts. Et là, je dis non.
J’aime quand un personnage évolue, que ce soit en bien ou en mal, mais pas quand cela se fait sur deux chapitres.
Ce qui m’a fait lever les yeux au ciel, pour prendre un exemple concret, c’est la scène où Allie va au réfectoire pour la première fois. Déjà, elle essaie de se mêler dans la foule depuis le début, essayant déjà de se plier aux règles (un vrai rebelle aurait tenté de contourner le règlement ou marqué son mécontentement de façon bien plus appuyée que ce qu’elle a fait. Mais passons). Non, ce que j’ai trouvé aberrant dans son comportement à ce niveau-là, c’est le fait qu’elle s’insurge… sur le fait que les gens ne débarrassent pas leur table. Nous avons donc une rebelle bien élevée : WOW.
Avec moi, les évolutions qui se font en cinq secondes montre en main, ça ne passe pas. Alors que l’auteure est visiblement capable de le faire de façon logique : les crises de paniques d’Allie sont bien traitées dans la façon dont l’héroïne les perçoit au fur et à mesure du récit et tente de les vaincre.
Et bon, s’il n’y avait que ça… ça aurait pu passer. Mais non, il faut, en prime, qu’Allie s’inquiète plus de ses histoires de cœur (*s’étouffe*) que de savoir ce qu’est vraiment la Night School. Ou encore de vraiment s’en faire quant à ce qui suit vers le milieu du roman (bon, elle s’en fait un peu, mais deux chapitres plus loin, elle préfère se focaliser sur ses sentiments amoureux…).

C’est là que j’en viens à un autre point que je n’ai absolument pas apprécié : la romance.
On se retrouve avec le triangle amoureux typique du Young-Adult (vous savez, celui qui va vous faire pousser des soupirs excédés ainsi que des jurons tous plus inventifs les uns que les autres contre l’héroïne). Il faut vraiment que les auteurs se mettent dans le crâne qu’un triangle amoureux, c’est juste extrêmement compliqué à construire pour que ça passe : et là, désolé pour les Team Carter et les Team Sylvain, ça casse complètement pour ma part.
Si je n’ai pas apprécié ce triangle, c’est que les ficelles utilisées sont trop poussives et déjà vues : d’un côté, on a le beau gosse super gentil qui craque sur l’héroïne (Sylvain) ; de l’autre, c’est le beau gosse ténébreux et cynique qui semble détester notre héroïne (Carter).
OK, ça devient difficile d’innover à l’heure actuelle les codes du Young-Adult (tout genre en possède, d’ailleurs) et ça aurait pu passer pour ma part… Sauf que c’est sans compter les réactions d’Allie et la façon dont le triangle est amené.
Le gros souci, c’est que le triangle pousse le cliché jusqu’au bout : notre héroïne craque et sort avec le mâle A, mais le mâle A se comporte comme un connard et donc l’héroïne va aller vers le mâle B. Mais attention ! Le mâle A n’a pas dit son dernier mot et montre que, malgré ses actions répréhensibles (et dans ce livre, le mâle A fait quelque chose d’absolument atroce), il tient vraiment à notre jeune amoureuse transie ! Alors, bien sûr, son cœur balance entre le mâle A et le mâle B : et évidemment, elle ne fera pas son choix avant le tome final (ben oui, il faut bien faire du remplissage quand l’intrigue n’avance pas).
Bon, c’est en tout cas comme cela que je perçois le triangle de ce premier tome : et si je peux me montrer indulgent pour beaucoup de mes lectures utilisant ce schéma, ici, je ne peux tout simplement pas. Pas à cause des deux protagonistes mâles, parce qu’ils sont présentés comme craquants et que, on se prend quand même au jeu. Non, à cause d’Allie. Encore.
J’avoue avoir trouvé sa réaction quant l’un des actes des deux garçons absolument absurde et révoltante : non, ce n’est pas pardonnable. Je ne peux même pas concevoir comment il est possible de lui pardonner. Non. Juste non. Je n’ai pas du tout apprécié la façon dont l’auteure a abordé la façon de réagir d’Allie : il s’agit d’un acte grave et faire comme si c’était quelque chose de pas trop dramatique, ça, je ne cautionne pas. (SPOILER : je parle du fait que Sylvain essaie de violer Allie et que celle-ci n’en soit pas tellement affectée par après. Ou, en tout cas, elle n’en donne pas l’impression. Merde quoi, le viol est loin d’être une plaisanterie. FIN SPOILER).

Concernant les autres personnages, je n’ai pas grand-chose à en dire. J’ai plus eu l’impression de me balader de clichés en clichés avec eux : la pétasse de service qui a une dent contre l’héroïne, la meilleure copine qui le devient après deux pages et un brin exubérante, la fille qui connaît tous les ragots, le mec beau qui fait de l’humour…
Autant dire que je ne me suis pas vraiment attaché à eux. Par contre, même s’ils sont nombreux, l’auteure ne nous les présente pas en un bloc : en effet, ils arrivent petit à petit dans le récit, ce qui permet de les identifier assez clairement quand on les mentionne. De plus, ils ont tous, plus ou moins, une scène « importante » chacun. Vraiment, les personnages secondaires ne sont pas là pour faire joli, c’est appréciable (oui, je relève le positif quand il y en a).

Mais bon, c’est bien beau de parler de la romance, de l’héroïne et des personnages, Night School, c’est aussi du mystère : des évènements étranges, le fameux groupe des Nocturnes…
Et là, j’en viens au point le plus noir, ce que j’ai absolument détesté dans ce roman : le mystère. Night School, c’est trop de mystère, une lente et assez inintéressante mise en place, une moitié de roman (même plus) où l’on s’ennuie tellement que cela en frise l’indécence : à côté de Night School, un épisode de Derrick (et vous n'imaginez pas à quel point Derrick, c'est emmerdant), c'est un film d'action avec Bruce Willis qui fait tout sauter.
J’ai pas, mais alors là pas du tout, apprécié cette lenteur. Il y a des romans qui mettent du temps à se mettre en place, mais où j’ai fini par accrocher et avoir compris à quoi servait cette mise en place. Mais là, tout ce qui se passe avant un évènements décisif (sur lequel je reviendrai plus tard, un peu de patience) m’a semblé inutile.
OK, au début, il faut le temps de placer les personnages, le décor, le contexte. Mais pendant un peu plus de la moitié, il ne passe rien de vraiment significatif. Mais quand je dis que j’ai eu l’impression qui ne se passait rien, c’est rien : Allie fait de nouvelles rencontres, Allie se sent bien à Cimmeria, Allie boit du thé (oui, ça se passe en Angleterre), Allie est en retenue, Allie ferme la fenêtre de sa chambre qui s’est ouverte toute seule (et elle s’en fiche comme de la première fois où elle a mangé au MacDo), Allie joue au croquet, Allie se fait draguer, Allie joue à Just Dance, Allie améliore son français en traduisant des chansons de Mylène Farmer…
Bon, bon, j’avoue, elle ne joue pas à Just Dance et ne traduit pas du Mylène. Mais j’ai bien plus eu l’impression de suivre le quotidien d’une fille banale que d’avoir une fille dans un pensionnat étrange.
Et dans toutes ces scènes qui n’apportaient pas grand-chose selon moi, l’auteure intercale des moments de suspens et de questionnement pour le lecteur : et là, j’avoue mon intérêt était piqué au vif.
Parce que ces scènes de tensions, là où j’ai senti que quelque chose d’intéressant/inquiétant se préparaient, sont efficaces. C’est vraiment quelque chose que j’ai apprécié : la capacité de l’auteure de créer des scènes tendues avec de l’action et ce mystère (que je n’ai jamais perçu ou presque dans le reste). Mais j’ai trouvé qu’elles étaient bien trop courtes et que ça retombait vite pour sombrer à nouveau dans l’ennui et les envies d’étrangler Allie.

Jusqu’à ce fameux événement vers un peu plus loin que la moitié. Alors que je m’accrochais péniblement pour finir ce livre, que j’ai failli abandonner plus d’une fois, il se passe un truc absolument énorme qui fait bouger les choses : à ce moment-là, j’ai repris confiance quant au fait que, finalement, ce ne serait peut-être pas une si mauvaise lecture.
Les quelques petites scènes un brin tendues d’avant ? De la rigolade comparée à cet événement : j’ai adoré ce chapitre… Bon, pas adoré mais bien plus préféré : là, j’avais envie de continuer pour savoir.
Clairement, cet événement a relancé mon intérêt plus que réduit à ce stade du livre : la façon dont il est décrit est efficace, les différentes scènes qui le composent sont efficaces. Et pour un fois, le soufflé n’est pas tout de suite redescendu… Pas tout de suite, effectivement.
Vous vous rappelez que je déteste Allie et ses décisions idiotes ? (je crois que je le mentionne suffisamment dans cette chroniques) Elle ne s’est clairement pas améliorée : au contraire, sa façon de réagir est juste absurde.
Quelle personne normale, après un tel événement, se préoccuperait de ses affaires de cœur plutôt que de chercher des réponses ? Elle fait preuve d’un peu plus de bon sens quant à certaines choses ou comportements étranges… mais pour ses histoires de cœur, absolument pas.

Ce qui suit donc après cet événement m’a bien plus plu : il y a certes encore des choses qui m’ont fait tiquer (comme le fait de savoir qui a lancé une rumeur sur Allie… j’en ai strictement rien à battre, cherche à savoir ce qu’est la Night School plutôt !) mais dans l’ensemble, j’ai bien plus adhéré au dernier tiers du roman.
Les non-dits s’accumulent, le rythme s’accélère, les évènements bizarres se multiplient : mon intérêt a vraiment été réveillé à partir de là. J’aurais pu finir le roman en donnant une note moyenne et quand même donner sa chance à la suite. J’aurais pu. Mais il y a toujours un « mais » pour ce roman.

Et ce qui m’a définitivement fait passer l’envie de lire la suite, c’est la révélation quant à ce qu’est réellement la Night School et son but. Je reconnais que, pour le coup, c’est original et surprenant… Mais je n’adhère pas.
Clairement, mon enthousiasme grandissant s’est effondré comme un château de carte qu’un léger souffle a fait chavirer : je ne sais pas trop à quoi je m’attendais, mais je voulais quelque chose de bien plus grandiose… avec moi, ça a plus fait office de pétard mouillé.
Et ça me frustre, au plus haut point : oui c’est original et d’habitude, j’adore quand un auteur a des idées neuves. Mais rien à faire, ça marche pas.
Sans compter que j’ai trouvé que l’auteure expédiait ça en deux secondes : ça n’aide pas. Certes, il y a quatre tomes encore après (et c’est un raison de plus pour laquelle je ne continuerai pas : si la suite fait encore du remplissage comme ce premier volet, il y a moyen d’en faire seulement trois).
Alors certes, la fin est très tendue et on finit sur un petit cliffhanger… mais ça n’a pas suffi. Surtout qu’on m’a dit qu’Allie était encore plus casse-bonbons dans le tome deux. Alors, j’arrête les frais.

Night School est donc une énorme déception : un triangle amoureux et une héroïne que j’ai trouvés horripilants, une lenteur qui m’a achevé, des choses et comportements qui m’ont semblé absurdes, et une révélation qui m’a définitivement perdu. La suite, ce sera sans moi.

Sinon, je vous laisse avec les avis de Wandering-World, Lire-une-Passion et La Bibliothèque de Misterkev qui ont bien plus apprécié que moi.


Ma note : 7/20