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jeudi 19 septembre 2013

"Crossfire, tome 1 : Dévoile-moi




Auteur : Sylvia Day.
Titre VO : Bared to you
Editeur : J'ai lu.

Résumé (4e de Cover)

Il me possède, il m’obsède.

Lorsqu'il est entré dans ma vie, je ne savais rien de Gideon Cross sinon qu'il exerçait sur moi une attraction sexuelle si intense que j'en fus ébranlée.

J'ignorais encore tout de sa force et de ses failles, de ce besoin qu'il avait de posséder et de dominer, de l'abîme au bord duquel il oscillait.

Je n'imaginais pas que chacun de nous deviendrait le miroir de l'autre - un miroir dans lequel se refléteraient les blessures intimes et les désirs vertigineux qui nous habitaient.

Je ne mesurais pas encore la profondeur de l'amour qui allait nous unir.

Mon avis

Le tome 1 de la série Crossfire de Sylvia Day est comparé à la trilogie Fifty Shades et ce, de manière systématique. Ce qui peut aisément ce comprendre car l’on y trouve les même mécaniques de la romance érotique actuelle : un milliardaire incroyablement beau, ténébreux et secret ; une jeune femme idiote, schizophrène et… ah, non, ça c’est Fifty Shades. Dans Crossfire, notre héroïne est une jeune femme forte, avec ses failles et qui sait ce qu’elle veut de sa vie sexuelle.
Ils vont s’aimer, prendre du bon temps de manière assez boulimique, se détester, se haïr, rompre, cacher des choses (je précise que ça ne se fait pas spécialement dans cet ordre).
Est-il judicieux de comparer Crossfire et Fifty Shades ? A mon sens, non : on est certes dans de la romance érotique des deux côtés, il y a des similitudes entre les deux œuvres mais elle sont différentes : je ne pense pas que ceux qui ont aimé Fifty Shades aiment systématiquement Crossfire et inversement.

Là où Fifty Shades aborde le sexe façon BDSM (enfin, de manière très, très soft) avec une jeune fille qui découvre sa sexualité, Crossfire prend le parti d’une relation purement charnelle (au départ) consentie par nos deux protagonistes qui n’ont rien d’enfants de cœur niveau sexe.
Et en soi, c’est ce qui fait la différence principale entre les deux œuvres : l’apprentissage sexuel d’une part, une relation entre deux adultes initiés dans l’autre.
Mais je ne vais pas rédiger ma chronique en comparant les deux œuvres, même si je vais devoir le faire à certains moments pour souligner justement les différences.

Comme je le disais plus haut, l’auteure décide au départ de partir d’une relation entièrement basée sur le sexe. C’est clairement ce que veux Gideon quand il rencontre Eva et l’on va vite en avoir un aperçu dans les 100 premières pages du roman.
C’est un point important à préciser : la romance n’apparaît pas dès le début, il s’agit vraiment d’une attirance physique et sexuelle au départ. Ca peut ne pas plaire, autant être prévenu.

Abordons justement cette relation : le fait que l’auteure ne fasse pas tergiverser nos deux héros quant à cet accord est vraiment libérateur : il n’y a rien de plus agaçant que de voir une relation piétiner pendant des pages et des pages parce que nos deux héros ne savent pas se décider si ils consomment ou pas. Ici, pas de chichis, ça commence très vite et très fort.
Là où ça va piétiner c’est au niveau des sentiments de nos deux héros : ils vont, évidemment, finir par tomber amoureux mais l’auteure va constamment jouer avec le jeu du « je t’aime, moi non plus » : comprenez que, un coup tout va bien, un autre tout va mal.
Ce qui est intéressant au départ devient agaçant sur le long terme : l’incapacité pour nos deux écorchés de communiquer devient proprement emmerdante (pardonnez-moi l’expression) après 200 pages. L’auteure nous balance les secrets de Gideon sous le nez… enfin, quand je dis balancer, elle nous montre bien qu’il a des secrets mais ne les dévoile pas le moins du monde.
En soi, cette relation qui avance et recule sans cesse et les secrets de Gideon forment une intrigue mais le petit jeu tape un peu sur les nerfs, même si le roman est passionnant grâce à la plume de l’auteure.
Parce que oui, Sylvia Day, sait écrire, dans un style simple et efficace, très cru par moments lors des scènes charnelles mais elle parvient à nous faire évoquer une série d’images en quelques lignes.

Concernant les personnages, j’ai beaucoup aimé notre héroïne, Eva. Elle a su me toucher à sa façon, avec ses blessures (je ne dévoilerai rien de peur de vous spoiler) ses doutes et interrogations. Elle m’a vraiment ému lorsqu’elle dévoile son passé à Gideon.
Après ce qu’elle a vécu, elle fait preuve d’une grande force, tout en gardant sa fragilité et j’ai vraiment adoré cet aspect-là.
Gideon, lui, m’a intrigué, fortement même. L’auteure nous montre bien qu’il a des secrets et de drôles d’intentions, mais à aucun moment ne les dévoile. On ne sait vraiment pas du tout sur quel pied danser avec ce drôle de coco. Il est même parfois assez extrême dans ce qu’il fait : sa façon de protéger Eva, de la faire suivre par son chauffeur…
En soi, c’est un mâle alpha typique dans la romance en général : il est trop beau, trop mystérieux, trop control-freak

Et pourtant, malgré ce j’avance, je recule et l’incapacité à communiquer de nos deux protagonistes, on est assez vite captivé par l’histoire.
Le titre prend d’ailleurs tout son sens au fur et à mesure (notez bien qu’il s’agit d’une interprétation purement personnelle) : dévoile-moi, c’est un peu la supplique d’Eva à Gideon. Elle voudrait qu’il la découvre, accepte la personne qu’elle est avec tous ses secrets et ses fêlures. On pourrait inverser et dire que c’est pareil du côté de Gideon mais vu que le récit est entièrement raconté du point de vue d’Eva, je ne peux pas définitivement me prononcer là-dessus.

Au niveau des autres personnages, on rencontre Mark, le patron d’Eva et Steven, son compagnon. Ils forment un couple stable et équilibré et franchement, quand on voit les nombreux remous entre Eva et Gideon, cela fait un bien fou.
La mère d’Eva par contre, m’a franchement effrayé : sa surprotection envers sa fille est proprement hallucinante. Elle en va jusqu’à faire suivre son téléphone, c’est dire !
On a ensuite un personnage assez étrange : Cary, le colocataire d’Eva. Quand je dis étrange, je parle de son comportement. Il est ouvertement bisexuel et couche un peu à tout va. Sauf que, il a rencontré Trey, un garçon qui est juste adorable avec lui et lui, il le trompe plus ou moins ouvertement avec divers partenaires (on d’ailleurs droit à Eva le surprenant à ce qui pourrait sembler être une orgie).
Je n’ai pas eu une impression particulièrement positive concernant ce personnage, sa sale manie à détruire malgré lui (quoique parfois, on peut légitimement se demander s’il ne le fait sciemment) tout ce qui pourrait lui permettre d’accéder à un semblant de bonheur. Tout comme Eva, il possède lui aussi un certain passif douloureux, mais ses agissements envers Trey et les gens autour de lui me l’ont fait détester au plus haut point.

L’histoire en elle-même est celle qui se centre sur le couple que forme Eva et Gideon, ainsi que quelques intrigues annexes concernant d’autres personnages. Même si, dans ce type de roman, on ne peut pas véritablement parler d’intrigue, vu que l’on s’attarde bien plus sur une relation que sur un quelconque suspens (bien que les secrets et agissement de certains protagonistes tendent à faire penser qu’il risque d’y avoir des choses assez énormes qui vont arriver).

Ce roman m’a conquis dans l’ensemble, malgré la répétitivité dans cette relation (manque de communication – dispute - rupture – sexe – réconciliation – manque de communication… vous avez compris le principe) et une certaine frustration de part l’absence de réponses (mais peut-on vraiment parler de point négatif ? Non, il s’agit juste d’un petit caprice de ma part. Preuve que le roman m’a passionné et que je brûle d’en savoir bien plus !).
Si il me fallait choisir entre Crossfire et Fifty Shades (bien que je persiste à dire que les deux œuvres, malgré le fait que l’on soit dans une romance érotiques, ne se ressemblent pas et ne jouent pas dans la même catégorie) Crossfire remporte le match haut la main : mieux écrit, bien plus osé, plus prenant, une psychologie des personnages plus fouillée, tant d’arguments qui font que Crossfire a ma préférence.

Ma note : 17/20

lundi 9 septembre 2013

C'est Lundi, que lisez-vous (2)


Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? by One Person’s Journey Through a World of Books. La relève est maintenant assurée par Galleane

On répond comme chaque Lundi à trois petites questions :

1. Qu'ai-je lu la semaine passée ?
2. Que suis-je en train de lire en ce moment?
3. Que vais-je lire ensuite ?

Ce que j'ai lu la semaine passée

"Crossfire, tome 2 : Regarde-Moi"


Un bon tome 2 mais le jeu du "je t'aime, moi non plus" m'a fortement agacé à un moment donné ! Par contre, la fin est canon, très tendue... heureusement que j'ai la suite sous la main !

"Succubus, tome 6 : Succubus Revealed"


Un dernier tome éblouissant ! Un merveilleux final dans lequel l'auteure n'a pas cédé à la facilité. De l'humour justement dosé, de l'action et de l'émotion. 
Une bombe incontournable ! 
Coup de Coeur ! 

"Les Chroniques de San Francisco, tome 2"


Les enquêtes que je ne trouvaient pas passionnantes se sont révélées plus prenantes, même si je déplore les rebondissements parfois improbables. 
Je lirai la suite avec plaisir.

Ce que je suis en train de lire

"Les Gardiens des Eléments, tome 3 : Sueur Froide"


"Beautiful Disaster"


Ce que je lirai après

"Cosmopolis"

"New Victoria, tome 1"


"Les Vampires de Chicago, tome 6 : Morsures de Sang Froid"


mercredi 4 septembre 2013

"Les Gardiens des Eléments, tome 1 : La Maitresse du Vent"



Auteur : Rachel Caine
Titre VO : Ill Wind
Editeur : Panini Books
Collection : Crimson

Résumé (4e de Cover)

Les gardiens existent depuis toujours. Certains d’entre eux contrôlent le feu, d’autres la terre, l’eau ou le vent, et les plus puissants sont capables de contrôler plus d’un élément. Faute de gardiens, Mère Nature ferait sans mal disparaître l’humanité de la surface de la Terre…

Joanne Baldwin est une gardienne des éléments : en général, il lui suffit de faire un geste de la main pour apprivoiser la tempête la plus violente. Mais Joanne doit faire face à de terribles accusations de meurtres. Elle doit maintenant sauver sa peau.

Son seul espoir s’appelle Lewis, le plus puissant des gardiens, aujourd’hui l’homme le plus recherché du monde. Sans lui, les chances de survie de Joanne fondent comme neige au soleil… Elle parcourt les routes des États-Unis dans sa Mustang, en espérant que Lewis puisse l’aider, tout en essayant d’échapper à la tempête qui veut sa peau…

Mon avis

Coup de Cœur !

Depuis le temps que je lis de l’Urban Fantasy (bit-lit pour la majorité des personnes… mais je n’aime pas *plus* ce terme. On y englobe la romance paranormale (Confrérie de la dague noire et cie) et le young-adult (Twilight et cie)) je commence tout doucement à être blasé. J’ai lu un peu tout ce qui se faisait (à titre indicatif, je suis actuellement à 22 séries d’UF, dont 1 de terminée) dans le domaine : vampires, loup-garou, sorcières, démons,… autant dire que je deviens peu à peu un plus exigeant.
Alors, quand en janvier la défunte maison d’édition Eclipse est reprise par Panini lançant la collection Crimson avec des séries en poche, et que le fer de lance de la collection est cette série qui me tapait dans l’œil auparavant, autant dire que je ne me suis pas fait prié.
Commencé lors d’un voyage à Bruges après mes examens de janvier et terminé deux jours plus tard, je peux affirmer que ce tome 1 est un énorme, un gigantesque coup de cœur !

Rachel Caine est une auteure que je connais de nom, sa série Vampire City publiée chez Hachette dans la collection Black Moon, étant sortie avant en VF. N’ayant pas lu la 1ère, je suis dans l’impossibilité de comparer les deux œuvres, mais je peux simplement dire que le pitch et le public visé ne sont pas les même : les jeunes adultes dans le cadre de Vampire City, les adultes dans l’autre.
Cette série qui comporte 9 tomes en VO est terminée et comporte un spin-off de 4 tomes, terminé également.
Je trouve la couverture jolie, tout à fait dans le ton du roman et bien représentative du genre. En plus, contrairement à Eclipse qui pratiquait des prix exorbitants (18 euros en moyenne pour quelque chose entre le semi-format et le grand format) cette nouvelle collection sort les romans en poche à des prix on ne peut plus raisonnables et possédant une meilleure visibilité que chez Eclipse (on peut les trouver dans toutes (ou presque) les librairies et même dans les supermarchés !).

Le roman est divisé en 5 chapitres (disons des parties plutôt), ce qui fait qu’il faut assez longtemps avant d’en terminer un (le livre approchant des 400 pages). Heureusement, l’auteure offre de nombreuses coupures, permettant de poser le bouquin. Mais ce n’est absolument pas gênant, tellement le roman est prenant, on arrive très rapidement à la fin d’un « chapitre ».
Ils ne sont d’ailleurs pas appelés chapitres, mais bulletins. Pourquoi me direz-vous ? L’explication est très simple : cela à directement à voir avec la mythologie de l’auteure, vu que ces bulletins ont rapport avec la météo. Je reviendrai sur la mythologie plus tard mais c’est très bien fait : on a véritablement l’impression de lire un bulletin météo.

Le roman s’ouvre avec un « prologue » qui en fait un extrait du manuel « Comment posséder un djinn ? » qui plonge directement le lecteur dans la mythologie du récit. C’est bien présenté et assez mystérieux pour donner envie d’en savoir plus.
Cependant, une fois arrivé au premier bulletin, ce n’est pas encore là qu’on aura nos explications : on entre in medias res (merci les études de romaniste !) dans le récit (pour les incultes, on entre dans le récit alors qu’il a déjà commencé).
On ne sait pas ce que cherche l’héroïne, ni qui est Lewis, ni ce que sont vraiment les djinn et encore moins les gardiens… et c’est juste génial.
L’auteure distille ses éléments au compte-goutte, au fur et à mesure de l’avancement de l’histoire et ce au moyen de divers flash-back. On ne perd pas de temps en explications inutiles pendant 30 pages, non, on suit l’action globale du récit (à savoir que Joanne recherche activement Lewis et est poursuivie par une tempête et l’association des gardiens : c’est dans les grandes lignes) et par moments, nous avons droit à des explications sur tel ou tel personnage ou ce que sont les gardiens, sans oublier aussi ce qui a amené Joanne à cette situation et quelques autres éléments.
Je n’en dévoilerai pas davantage concernant la mythologie de l’auteure, c’est véritablement le genre de choses qui se découvrent par soi-même. J’ai simplement adoré ce côté neuf dans l’Urban Fantasy : cette idée d’une mère Nature capricieuse que seules certaines personnes peuvent contenir par leur affinité avec un (ou plusieurs mais c’est très rare) éléments m’a énormément plu. En plus, les djinns ne sont pas (ou alors très peu) présent dans ce genre : c’est frais et neuf, ça fait un bien fou.
Il y a cependant un léger bémol (mais vraiment léger, pas du tout de quoi en faire tout un fromage) : les explications parfois trop scientifiques et peu claires de l’auteure. On sent qu’il y a eu énormément de recherches de sa part, on parle de pôles magnétiques lors des tempêtes, de courants d’airs dans la mésosphère… mais voilà, c’est un peu trop scientifique justement. Il faut coupler à cela le talent de Joanne qui ressent la tempête et l’énergie du vent et l’on est un peu perdu. Personnellement, c’est le seul point véritablement négatif que j’ai trouvé et il ne gâche pas le roman, loin de là.
Concernant le rythme, je l’ai trouvé très bon, justement par le balancement entre la quête principale et les flash-back : on a de l’action et ensuite de l’accalmie. Le manque d’infos au départ et le fait qu’elles soient données partiellement à chaque fois font tourner les pages du roman et plus on avance dans le récit, plus les pièces du puzzle se mettent en place.
Le fait que la quête soit construite comme un véritable road-trip à travers les USA contribue grandement au charme du roman : il y a véritablement cette idée de menace derrière l’héroïne et la fuite. En pus, les rebondissements sont légions, on passe d’éclairs frappant une voiture à des bulles d’airs coupant l’oxygène de Joanne… il est assez difficile de s’ennuyer.

Concernant les personnages, Joanne est une héroïne plutôt classique dans le genre : forte, cynique et tête brulée. Cependant, elle est assez attachante, de par son humour et un passion singulière : notre narratrice (parce qu’on suit l’histoire de son point de vue) a en effet une passion dévorante… pour les voitures (rapides de préférence).
C’est un aspect assez drôle chez elle : elle leur donne même de petits noms (Delilah) et s’inquiète lorsqu’on l’attaque que sa voiture soit abîmée. On avait déjà une femme qui aimait les voitures dans la série Mercy Thompson de Patricia Briggs, mais c’est parce que Mercy est mécanicienne. En plus, elle adore également dépasser allègrement les limitations de vitesse (160 km/h pour exemple). Cette passion rajoute une touche d’humour bienvenue.
On a ensuite David. Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah David, il est tellement chou (en plus, il s’appelle David – ceux qui me connaissent comprendront la référence). On ne sait rien de lui lorsque Joanne le rencontre sur le bord d’une autoroute, l’auteure fait bien attention à nous le rendre mystérieux. On ne sait rien de lui, juste qu’il adore lire de vieux livres de poches.
Autant dire que la surprise est de taille lorsque l’on apprend qui il est vraiment et ses véritables motivations.
Les autres personnages sont esquissés, on suit véritablement Joanne et David dans leur périple.

Que dire d’autre de ce roman sinon qu’il possède une bonne dose d’action, un univers original et bien pensé et des personnages principaux attachants ? Ainsi qu’une fin du tonnerre qui donne envie de lire le volet suivant !

Ma Note : 19/20
+ Coup de Cœur ! 

lundi 2 septembre 2013

C'est lundi, que lisez-vous ? (1)


Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? by One Person’s Journey Through a World of Books. La relève est maintenant assurée par Galleane

On répond comme chaque Lundi à trois petites questions :

1. Qu'ai-je lu la semaine passée ?
2. Que suis-je en train de lire en ce moment?
3. Que vais-je lire ensuite ?

La semaine passée j'ai lu :

"Les Gardiens des Eléments, tome 2 : Vague de Chaleur"


Une tome 2 que j'ai moins apprécié que le 1, qui avait été un coup de coeur. Une première partie lente et brouillonne mais qui finit pas s'envoler dès la seconde et la dernière partie est chargée d'action ! 

Ce que je lis maintenant

"Crossfire, tome 2 : Regarde-Moi"


"Les Chroniques de San Francisco, tome 2"


"Beautiful Disaster"


Ce que je lirai après

"Succubus, tome 6 : Succubus Revealed"


"Les Gardiens des Eléments, tome 3 : Sueur Froide"



Et vous ? Que lisez-vous ? 



dimanche 1 septembre 2013

"Fifty Shades, tome 1 : Fifty Shades of Grey"



Auteur : EL James
Titre VF : Cinquante Nuances de Grey



Résumé (4e de cover de la VF)

Romantique, libérateur et totalement addictif, ce roman vous obsédera, vous possédera et vous marquera à jamais.

Lorsqu’Anastasia Steele, étudiante en littérature, interviewe le richissime jeune chef d’entreprise Christian Grey, elle le trouve très séduisant mais profondément intimidant. Convaincue que leur rencontre a été désastreuse, elle tente de l’oublier – jusqu’à ce qu’il débarque dans le magasin où elle travaille et l’invite à un rendez-vous en tête-à-tête. 

Naïve et innocente, Ana ne se reconnait pas dans son désir pour cet homme. Quand il la prévient de garder ses distances, cela ne fait que raviver son trouble. 

Mais Grey est tourmenté par des démons intérieurs, et consumé par le besoin de tout contrôler. Lorsqu’ils entament une liaison passionnée, Ana découvre ses propres désirs, ainsi que les secrets obscurs que Grey tient à dissimuler aux regards indiscrets.

Mon avis

Lu en VO

Quoi de mieux comme première critique du blog que celle du roman dont TOUT le monde parle ? À moins que vous n’ayez vécu sur la banquise ces derniers mois, vous ne pouvez être passé de ce livre best-seller depuis quelques mois en langue française et depuis 2 ans en anglais, sa langue d’origine.
Parce que oui, on assiste à un véritable phénomène d’édition avec ce roman érotique à tendance BDSM. L’auteure a quand même engrangé 71 millions d’euros à l’heure où j’écris ces lignes, sans compter les 50 millions d’exemplaires vendus de par le monde : des chiffres vertigineux, non ? Et je ne parle même pas des produits dérivés divers et du film qui va bientôt sortir (août 2014 d’après ce que j’ai pu lire par-ci, par-là).

Mais voilà, comme tout best-seller qui se respecte, ce livre à ses adorateurs et ses détracteurs. Et force est de constater que jamais un livre n’aura autant créé la polémique quant à son succès. Harry Potter, Twilight,… ainsi que tant d’autres livres se sont vus à un moment démolis par la critique. Mais Fifty Shades et ses suites ont eu bien pire : ils se sont littéralement fait incendier par les journalistes et une part assez importante de la blogosphère. Le fait qu’il s’agisse d’une fan-fiction de Twilight à la base a pesé dans la balance quant à sa légitimité.
Et pourtant… cela n’a pas empêché à ce livre de se vendre comme des petits pains partout où il allait.

Comme beaucoup de gens, je l’ai d’abord découvert en VO (en juin 2012 précisément), le voyant dans tous les rayons VO des librairies où je passais. Il faut dire qu’il tape dans l’œil aussi : la couverture sobre et élégante, le titre un peu mystérieux, je l’ai acheté sur un coup de tête.
Oui, oui, vous avez bien lu : sur un coup de tête. Le résumé, la couverture, le fait qu’il soit dans le top des ventes… Cela a suffisamment titillé mon intérêt pour que je m’y plonge. Enfin, il a fallu que la VF sorte pour que je m’y plonge en fait, les critiques que j’avais lues m’ayant refroidi à l’ouvrir.
J’ai fini par le sortir de ma PAL et le terminer et il y a quelques mois de cela. Et le résultat, c’est que je suis plutôt… surpris. Ce livre est un petit plaisir coupable : je me suis surpris à l’apprécier un minimum (je ne vais pas aller jusqu’à l’encenser, faut pas pousser bobonne dans les orties hein) malgré ses défauts gros comme des maisons et les nombreux soupirs que j’ai pu pousser dans ma lecture à cause des personnages, du style ou des situations.
Trêve de bavardage, voilà ce que j’en ai pensé ! (d’habitude, je m’amuse pas à faire ce genre d’intro longue en pompeuse. Mais là, le roman s’y prête bien, donc…).

Bon alors, commençons un peu par l’histoire. Le résumé est suffisamment explicite, pas vraiment besoin de rajouter des détails supplémentaires. Sinon qu’il ne faut pas s’attendre à grand-chose de ce côté-là : il y a l’histoire d’amour (parce que c’est bien de cela qu’il s’agit en plus de la relation charnelle entre Ana et Christian) et en prime le passé de Christian bien mystérieux, mais c’est tout. Pas de complots économiques, de meurtres, etc…
C’est une romance en même temps, pas un romantic suspense ou un thriller me direz-vous. Mais justement, cela cause un certain problème : le livre repose UNIQUEMENT sur cette histoire et sur les deux personnages principaux (ben oui, les secondaires font vraiment de la figuration). Et on va pas se mentir : il y a des longueurs dans cette love story, sans compter le fait que les personnages ont autant de psychologie qu’un neurone de Nabilla (bon, c’est caricatural, mais c’est pour l’exemple).
On a ainsi un déroulement très classique : Anastasia bave sur Christian pendant les quatre premiers chapitres, il finisse par consommer, pendant les ¾ du bouquin on a le dilemme d’Ana face au contrat (je signe ? je signe pas ?) et une fin… qui m’a surpris, j’avoue.

Passons donc aux personnages justement ! Et là, c’est un peu le drame.

Notre héroïne Anastasia Steele, jeune étudiante en littérature, remporte la palme de l’héroïne la plus stupide que la romance nous ait jamais pondue (et j’ai lu quelques Barbara Cartland et des Harlequin pour voir de quoi il en retournait en 2011, je peux vous dire que je sais de quoi je parle). Notre jeune vierge effarouchée de 22 ans est d’une naïveté qui fait vraiment très peur par moments (nan mais attends, Christian lui a sauvé la vie… il l’a écartée du chemin d’un vélo ! Un vélo, vous rendez-vous compte ?).
Je pense notamment à la réplique cultissime du « On va jouer à la Xbox ? » lorsque Christian lui dit qu’ils vont aller dans sa salle de jeu (affligeant, non ?). Encore une : « Je lèche ma sucette au parfum préféré, celle au parfum Christian Grey » (je crois que pas besoin d’explication quant à la fameuse sucette).
Outre le fait qu’Ana soit stupide, elle possède également de sales tendances très agaçantes : elle se mord la lèvre (ou la caresse, cela dépend de son humeur), parle à sa déesse intérieure et sa conscience, rougit 5 fois sur une page et nous bassine de sempiternels « holy shit », « holy crap », « oh my… » et j’en passe. J’aborderai le cas des répétitions plus tard, quand je parlerai de la plume d’EL James.
Donc, outre le fait que je me demande comment Ana ne termine pas à la fin du livre avec les lèvres gercées à force de les mordre ou de les caresser (surtout que notre cher Christian insiste tout le temps sur le fait que ça l’excite qu’elle le fasse. Non, mais vous vous êtres déjà mordu la lèvre et regardé dans le miroir ? Essayez, vous allez voir l’air débile que cela donne :-p) Ana parle à sa conscience et sa déesse intérieure.
Oui, oui, vous avez bien lu : elle parle à sa conscience et sa… déesse intérieure. Et EL James nous bassine continuellement avec cette « inner goddess ».
En soi, ce n’est pas tout à fait étrange comme concept : on s’est tous sans exception (oui, oui, on ne ment pas !) parlé à soi-même à un moment ou un autre. Mais là… cela frôle le ridicule. Non, ça ne frôle pas le ridicule : ça l’est.
Parce qu’Ana ne s’imagine pas que parler avec sa conscience et cette fameuse déesse : elles ont une forme physique. Notre cruch… héroïne voit en effet sa conscience d’un côté qui est prude et chaste et fronce les sourcils (oui, chez EL James, les personnages aiment froncer des sourcils : c’est une répétition constante) et de l’autre, sa déesse qui est, elle, une pure chaudasse. En effet, cette entité se pâme d’admiration devant Christian, danse la samba quand il est nu (si, si, je vous jure) ou fait la roue autour d’un stade.
C’est proprement idiot, on est tout à fait d’accord là-dessus. Pourtant, malgré la débilité de ce concept, c’est très drôle tellement c’est absurde (si, si, lisez-le pour vous en rendre compte. Je pense notamment à la scène ou Ana voit sa conscience qui fait semblant de rien et sa déesse qui lui lance des regards noirs). Même si on peut quand même se poser quelques questions par rapport à la santé psychique du personnage, Ana est d’une banalité effrayante : maladroite, brune, pas très jolie (selon elle seulement ! tous les mâles du récit ou presque lui courent après… Bella Swan sort de ce corps !). Sérieusement, elle n’a aucune teneur psychologique, pas vraiment de passé, pas non plus un caractère à casser trois pattes à un canard…

Même son de cloche du côté de the mâle alpha du récit, le beau, l’unique, Christian Grey ? Il est un chouia plus développé (mais juste un chouia, hein).
Passons le fait qu’il soit multimillionnaire à 27 ans, beau (mais du genre vraiment beau, carrément beau même, trop beau pour être vrai : si j’insiste sur ce point c’est parce qu’Ana/EL James passe son temps à insister sur sa beauté pendant tout le bouquin… Stephenie Meyer, sort de ce corps !) ténébreux et plein de secrets (alimentons encore le cliché *dit celui qui use et abuse dans ses écrits de métaphores du style « ses yeux bleus comme l’océan », « son regard dur et froid »… que voulez-vous, j’aime la romance et les clichés ont la vie dure*), control-freak sur les bords, et puis… super beau, méga riche… et aussi trop beau… et riche.
Vous l’aurez compris, l’auteure passe son temps à nous rappeler que Christian est magnifique, qu’il a plein d’argent, qu’il est dangereux, mais ô combien attirant… bref, l’alpha type de la romance, rien de plus, rien de moins.
Cependant, il a un petit secret bien caché ce coquin de Christian : il pratique le BDSM et aimerait initier Anastasia en tant que sa soumise…

Je vais pouvoir ainsi amorcer le point suivant, celui qui intéresse tout le monde : cette fameuse relation “torride et sulfureuse“ (notez bien les guillemets) : traduction, ça va parler de sexe et de guimauve.
Donc, Christian, comme je le disais un peu plus haut, est un pratiquant du BDSM. Et quand je dis pratiquant, c’est pas de la blague : il a une « Red Room of Pain » comme dirait Anastasia (comprenez : un donjon dans le milieu SM).
De plus, il donne carrément un contrat à signer à notre chère et prude Anastasia : 10 pages du bouquin présentées comme un véritable contrat entre un associé et un employeur, ou avec une banque et son client. Ce fameux dossier est l’un des points les plus intéressants du roman (oui, oui, il y en a) : cela témoigne d’un aspect assez réglementé du SM (bien que cela ne se fasse pas forcément de façon écrite) et en plus, cela permettra de développer une intrigue un peu plus psychologique concernant Ana.
À partir de ce moment en effet, la relation commence véritablement pour nos deux tourtereaux : il y a un véritable jeu entre eux, une curiosité du lecteur (va-t-elle signer ? que va-t-elle accepter de faire ?) et cela contribue à tourner les pages, voir comment l’auteure va traiter le sujet. Malheureusement, alors que cela pouvait donner quelque chose d’un peu intéressant, EL James prend le parti de faire du SM une pratique guimauve, servant seulement d’un simple prétexte pour rapprocher nos deux tourtereaux et donner un côté sombre à Christian.
Parce que niveau sexe, on est lésé : il y en a beaucoup, vraiment beaucoup, mais il est niais et pas forcément excitant (1 ou 2 scènes sont efficaces, mais sans plus). Dès que l’on rentre dans le SM, les scènes se comptent sur les doigts d’une main et on va juste à la fessée et à l’attachement des mains, point barre.
Bon, et sans le SM alors ? C’est ridicule, pas bien écrit et pas excitant pour un sou (parfois ça fonctionne, mais c’est très rare). Les scènes sont affreusement répétitives, pas super originales et totalement boiteuses à cause d’Ana qui se tape 5 orgasmes fulgurants à chaque fois qu’elle couche, Christian qui passe son temps à lui dire des « Ta peau est magnifique Anastasia », « Je vais te toucher là Anastasia », et les réflexions d’Ana dénuées de sens et d’intérêt : « Putain qu’il est sexy », « Bon sang que c’est érotique ».
J’ai beaucoup de mal à comprendre le fait que l’on puisse se sentir titillé et excité quand on lit ce roman. Surtout lorsque l’on sait qu’il a causé un baby-boom aux USA (on appelle même ça des “Fifty Shades Baby“). À croire que les Américaines ne savent pas ce que c’est qu’une scène de sexe dans un roman.
Mais le plus aberrant,  est sans nul doute Ana, vierge, qui se transforme en un instant en maitresse diplômée avec mention (surtout pour l’oral selon Cricri d’amour) du Kâma-Sûtra. On assiste en effet à la première fellation d’Ana qu’elle réussit parfaitement, faisant grimper son Christian aux rideaux (comme tout le monde le sait, la fellation se fait doigts dans le nez) ou encore à son excitation sans pareille. Cela ne colle absolument pas au personnage qu’EL James a voulu nous présenter, sans compter que cela se passe dès le début, sans une certaine gradation.

Les personnages secondaires quant à eux sont très anecdotiques et caricaturaux : on a Kate, la meilleure amie curieuse et mêle-tout d’Ana (qui m’a furieusement fait penser à Alice) ; José, l’ami photographe d’Ana qui veut lui sauter dessus (Jacob, sort de ce corps !)… et après, je ne sais plus. A ma décharge, ils sont tellement peu détaillés et transparents qu’on les oublie très facilement.

Il est temps maintenant d’aborder le point qui fâche le plus, celui que l’on trouve sur quasiment toutes les chroniques : le style d’EL James.
Profonde d’inspiration : ça va être long. 3, 2, 1 : Let’s go !
Le style d’EL James est simple… plutôt simpliste en fait. Le vocabulaire ressemble bien plus à celui d’un ado de 15 ans que celui d’une femme de 50. Point de tournures complexes, de mots inconnus : cela donne une fluidité au récit, ça se lit sans aucun accroc (sauf dans le cas de la VF sur laquelle j’ai jeté un œil : c’est lourd et vulgaire, chose n’apparaissant pas spécialement en VO. Je sais qu’on ne fait pas d’un âne un étalon, mais la VF n’est franchement pas terrible… seul point positif, la suppression de certaines répétitions).
Il y a un cependant un point noir (ou plutôt une ignoble pustule sombre et suintante dans ce cas-ci) : les répétitions. Je parle dans le cas de la VO ici, la VF en ayant supprimé une partie.
On va toucher donc un point sensible dans le personnage d’Anastasia : pour une étudiante en littérature, elle possède un vocabulaire affligeant qu’elle répète à l’infini (n’oublions pas que le récit est raconté de son point de vue *je pourrais pousser le vice et dire que c’est en focalisation interne, avec un narrateur homodiégétique et en narration simultanée… vive les cours d’auteurs contemporains !*). Notre narratrice balance ainsi au moins deux fois par pages : « Holy shit », « holy crap » (ou crap tout seul parfois), « holy cow » et « holy fuck ». Rajoutons à cela aussi les « Oh my… », les « I blush/flush » et enfin « I bite my lips ».
Certains se sont amusés à compter le nombre de fois qu’Anastasia répète ces expressions : je n’en ai pas franchement eu la patience, simplement qu’il est parfois désespérant de les voir parfois 10 fois sur une page.
Dans le style, « je remets la même chose à chaque fois » : Christian répète systématiquement le prénom de notre héroïne, ou alors « Miss », ou « Miss Steele », voire même « Don’t bite your lips Anastasia ».
Sans oublier que l’auteure nous bassine avec la même référence littéraire durant tout le bouquin : « Tess d’Urberville » de Thomas Hardy. Alors là, je peux vous assurer que ce roman m’est sorti par les trous de nez à la fin du bouquin : Ana n’a que cette seule référence littéraire : vous trouvez ça pour une étudiante en littérature ? (je parie que même Paris Hilton connaît plus de livres qu’Ana).

Je crois avoir exposé tous les points du livre (de toute façon, il faut quand même que vous ayez un effet de surprise !) : qu’en ai-je pensé ?
Cela peut surprendre, mais j’ai apprécié le roman. J’ai été pris au jeu, je voulais savoir où tout cela allait mener. Et puis, ça m’a bien fait rire.
Cependant, je n’ai pas été en mesure d’adorer ce roman, et je ne suis pas de ceux qui l’encensent : un style boiteux, des personnages débiles, une histoire niaise…
J’avoue ne pas comprendre l’engouement ni sa réputation sulfureuse : c’est un Harlequin un peu plus épicé, rien de plus, rien de moins.
Et pourtant… c’est une lecture détente. Et je peux vous assurer que lire ça après avoir eu une sale journée et mettre son cerveau sur « off », ça fait un bien fou.
Certains l’adorent, d’autres le détestent : je fais partie de ceux qui ont éprouvé un certain plaisir à la lecture, mais qui reconnaît ses défauts et le descend en douceur.
Je ne le conseille pas spécialement, je ne le fais pas éviter à tout prix non plus : mon seul commentaire serait « Faites-vous votre avis ».

Ma note : 12/20


Note 1 : Toutes les citations en français viennent de la VF.
Note 2 : Mes prochaines chroniques ne seront certainement pas aussi longues et dans ce style.