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jeudi 19 septembre 2013

"Crossfire, tome 1 : Dévoile-moi




Auteur : Sylvia Day.
Titre VO : Bared to you
Editeur : J'ai lu.

Résumé (4e de Cover)

Il me possède, il m’obsède.

Lorsqu'il est entré dans ma vie, je ne savais rien de Gideon Cross sinon qu'il exerçait sur moi une attraction sexuelle si intense que j'en fus ébranlée.

J'ignorais encore tout de sa force et de ses failles, de ce besoin qu'il avait de posséder et de dominer, de l'abîme au bord duquel il oscillait.

Je n'imaginais pas que chacun de nous deviendrait le miroir de l'autre - un miroir dans lequel se refléteraient les blessures intimes et les désirs vertigineux qui nous habitaient.

Je ne mesurais pas encore la profondeur de l'amour qui allait nous unir.

Mon avis

Le tome 1 de la série Crossfire de Sylvia Day est comparé à la trilogie Fifty Shades et ce, de manière systématique. Ce qui peut aisément ce comprendre car l’on y trouve les même mécaniques de la romance érotique actuelle : un milliardaire incroyablement beau, ténébreux et secret ; une jeune femme idiote, schizophrène et… ah, non, ça c’est Fifty Shades. Dans Crossfire, notre héroïne est une jeune femme forte, avec ses failles et qui sait ce qu’elle veut de sa vie sexuelle.
Ils vont s’aimer, prendre du bon temps de manière assez boulimique, se détester, se haïr, rompre, cacher des choses (je précise que ça ne se fait pas spécialement dans cet ordre).
Est-il judicieux de comparer Crossfire et Fifty Shades ? A mon sens, non : on est certes dans de la romance érotique des deux côtés, il y a des similitudes entre les deux œuvres mais elle sont différentes : je ne pense pas que ceux qui ont aimé Fifty Shades aiment systématiquement Crossfire et inversement.

Là où Fifty Shades aborde le sexe façon BDSM (enfin, de manière très, très soft) avec une jeune fille qui découvre sa sexualité, Crossfire prend le parti d’une relation purement charnelle (au départ) consentie par nos deux protagonistes qui n’ont rien d’enfants de cœur niveau sexe.
Et en soi, c’est ce qui fait la différence principale entre les deux œuvres : l’apprentissage sexuel d’une part, une relation entre deux adultes initiés dans l’autre.
Mais je ne vais pas rédiger ma chronique en comparant les deux œuvres, même si je vais devoir le faire à certains moments pour souligner justement les différences.

Comme je le disais plus haut, l’auteure décide au départ de partir d’une relation entièrement basée sur le sexe. C’est clairement ce que veux Gideon quand il rencontre Eva et l’on va vite en avoir un aperçu dans les 100 premières pages du roman.
C’est un point important à préciser : la romance n’apparaît pas dès le début, il s’agit vraiment d’une attirance physique et sexuelle au départ. Ca peut ne pas plaire, autant être prévenu.

Abordons justement cette relation : le fait que l’auteure ne fasse pas tergiverser nos deux héros quant à cet accord est vraiment libérateur : il n’y a rien de plus agaçant que de voir une relation piétiner pendant des pages et des pages parce que nos deux héros ne savent pas se décider si ils consomment ou pas. Ici, pas de chichis, ça commence très vite et très fort.
Là où ça va piétiner c’est au niveau des sentiments de nos deux héros : ils vont, évidemment, finir par tomber amoureux mais l’auteure va constamment jouer avec le jeu du « je t’aime, moi non plus » : comprenez que, un coup tout va bien, un autre tout va mal.
Ce qui est intéressant au départ devient agaçant sur le long terme : l’incapacité pour nos deux écorchés de communiquer devient proprement emmerdante (pardonnez-moi l’expression) après 200 pages. L’auteure nous balance les secrets de Gideon sous le nez… enfin, quand je dis balancer, elle nous montre bien qu’il a des secrets mais ne les dévoile pas le moins du monde.
En soi, cette relation qui avance et recule sans cesse et les secrets de Gideon forment une intrigue mais le petit jeu tape un peu sur les nerfs, même si le roman est passionnant grâce à la plume de l’auteure.
Parce que oui, Sylvia Day, sait écrire, dans un style simple et efficace, très cru par moments lors des scènes charnelles mais elle parvient à nous faire évoquer une série d’images en quelques lignes.

Concernant les personnages, j’ai beaucoup aimé notre héroïne, Eva. Elle a su me toucher à sa façon, avec ses blessures (je ne dévoilerai rien de peur de vous spoiler) ses doutes et interrogations. Elle m’a vraiment ému lorsqu’elle dévoile son passé à Gideon.
Après ce qu’elle a vécu, elle fait preuve d’une grande force, tout en gardant sa fragilité et j’ai vraiment adoré cet aspect-là.
Gideon, lui, m’a intrigué, fortement même. L’auteure nous montre bien qu’il a des secrets et de drôles d’intentions, mais à aucun moment ne les dévoile. On ne sait vraiment pas du tout sur quel pied danser avec ce drôle de coco. Il est même parfois assez extrême dans ce qu’il fait : sa façon de protéger Eva, de la faire suivre par son chauffeur…
En soi, c’est un mâle alpha typique dans la romance en général : il est trop beau, trop mystérieux, trop control-freak

Et pourtant, malgré ce j’avance, je recule et l’incapacité à communiquer de nos deux protagonistes, on est assez vite captivé par l’histoire.
Le titre prend d’ailleurs tout son sens au fur et à mesure (notez bien qu’il s’agit d’une interprétation purement personnelle) : dévoile-moi, c’est un peu la supplique d’Eva à Gideon. Elle voudrait qu’il la découvre, accepte la personne qu’elle est avec tous ses secrets et ses fêlures. On pourrait inverser et dire que c’est pareil du côté de Gideon mais vu que le récit est entièrement raconté du point de vue d’Eva, je ne peux pas définitivement me prononcer là-dessus.

Au niveau des autres personnages, on rencontre Mark, le patron d’Eva et Steven, son compagnon. Ils forment un couple stable et équilibré et franchement, quand on voit les nombreux remous entre Eva et Gideon, cela fait un bien fou.
La mère d’Eva par contre, m’a franchement effrayé : sa surprotection envers sa fille est proprement hallucinante. Elle en va jusqu’à faire suivre son téléphone, c’est dire !
On a ensuite un personnage assez étrange : Cary, le colocataire d’Eva. Quand je dis étrange, je parle de son comportement. Il est ouvertement bisexuel et couche un peu à tout va. Sauf que, il a rencontré Trey, un garçon qui est juste adorable avec lui et lui, il le trompe plus ou moins ouvertement avec divers partenaires (on d’ailleurs droit à Eva le surprenant à ce qui pourrait sembler être une orgie).
Je n’ai pas eu une impression particulièrement positive concernant ce personnage, sa sale manie à détruire malgré lui (quoique parfois, on peut légitimement se demander s’il ne le fait sciemment) tout ce qui pourrait lui permettre d’accéder à un semblant de bonheur. Tout comme Eva, il possède lui aussi un certain passif douloureux, mais ses agissements envers Trey et les gens autour de lui me l’ont fait détester au plus haut point.

L’histoire en elle-même est celle qui se centre sur le couple que forme Eva et Gideon, ainsi que quelques intrigues annexes concernant d’autres personnages. Même si, dans ce type de roman, on ne peut pas véritablement parler d’intrigue, vu que l’on s’attarde bien plus sur une relation que sur un quelconque suspens (bien que les secrets et agissement de certains protagonistes tendent à faire penser qu’il risque d’y avoir des choses assez énormes qui vont arriver).

Ce roman m’a conquis dans l’ensemble, malgré la répétitivité dans cette relation (manque de communication – dispute - rupture – sexe – réconciliation – manque de communication… vous avez compris le principe) et une certaine frustration de part l’absence de réponses (mais peut-on vraiment parler de point négatif ? Non, il s’agit juste d’un petit caprice de ma part. Preuve que le roman m’a passionné et que je brûle d’en savoir bien plus !).
Si il me fallait choisir entre Crossfire et Fifty Shades (bien que je persiste à dire que les deux œuvres, malgré le fait que l’on soit dans une romance érotiques, ne se ressemblent pas et ne jouent pas dans la même catégorie) Crossfire remporte le match haut la main : mieux écrit, bien plus osé, plus prenant, une psychologie des personnages plus fouillée, tant d’arguments qui font que Crossfire a ma préférence.

Ma note : 17/20

2 commentaires:

  1. Jolie chronique !
    Je n'ai pas lu Fifty Shades et je ne lirai pas cette trilogie... mais Crossfire m'a aussi conquis :)

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    1. Merci beaucoup ^_^

      Oui, j'avais vu ta chronique, c'était un coup de coeur pour toi :-)

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